Terrasse avec vue

Rien ne vaut une terrasse pour contempler Paris dans toute sa splendeur. Celle de la Samaritaine fut longtemps un lieu d’exception pour découvrir le riche patrimoine historique de la vielle.

Sur un coin de son carnet en moleskine, le voyageur a griffonné et souligné deux fois « Samaritaine : terrasse !!! » Il a hâte d’y être, de se glisser dans le flot compact des clients de ce temple de la consommation, pour en atteindre les cimes au plus vite. Il connaît un peu l’histoire de cet édifice, qui n’était au départ qu’une simple boutique fondée par Ernest Cognacq sans les années 1870, et que l’architecte Frantz Jourdain transforma en véritable complexe architectural à l’aube du XXe siècle.

On dit que de la terrasse, la vue à 360° est tout bonnement époustouflante, permettant de balayer tout Paris, en un lent panoramique, format cinémascope, et de révéler un à un les édifices les plus spectaculaires : l’Institut de France, les Invalides, la tour Eiffel, le Centre Georges-Pompidou, le Sacré-Cœur…

Hélas ! Il arrive le cœur battant au pied du Pont-Neuf, pour s’apercevoir que son guide touristique datait un peu : la Samaritaine est fermée depuis 2005, pour de titanesques travaux d’aménagement….

Des trésors d’architecture

Sa déception est grande, mais elle se dissipe vite quand il prend conscience du lieu historique où il se trouve : contrairement à ce que son nom laisse entendre, le Pont-Neuf est le plus ancien de Paris. Construit entre 1578 et 1604, il prend appui sur la pointe ouest de l’île de la Cité pour relier les rives droite et gauche de la Seine, en se déroulant comme un long ruban de pierres de 238 mètres.

Lui aussi a des allures de terrasse panoramique : il offre un merveilleux point de vue sur les tourelles médiévales de la Conciergerie, vestiges de l’ancien palais de la Cité, résidence des rois de France du Xe au XIVe siècle. Et le voyageur pressent que, sous ces trésors d’architecture, se cachent des pans inavoués de la longue histoire de Paris.