Le musée voulu par Jacques Chirac n’est pas un musée comme les autres : un bâtiment au look ultramoderne, dessiné par Jean Nouvel, des jardins ébouriffants, conçus par Gilles Clément comme une forêt luxuriante. Et à l’intérieur, de fabuleuses collections d’objets enfin reconnus comme des œuvres d’art.
À l’intérieur, une rampe inclinée nous invite à accéder tout en douceur aux collections. D’Océanie, d’Afrique, d’Asie et des Amériques, elles sont réunies sur un même plateau, accessibles par un parcours très libre, qui nous fait sauter d’un continent à l’autre, sans barrière ou indication: seule la couleur du sol renseigne sur le lieu de notre voyage.
Commençons par l’Océanie.
Les yeux s’ouvrent grand devant les poteaux funéraires de Papouasie, ornés de silhouettes d’hommes et d’animaux, les masques en tubercules d’igname de l’île de Pentecôte, utilisés lors des récoltes; ici, des coiffes colorées de Vanuatu, des casques de chef tout en plumes de passereaux, originaires d’Hawaï; là un crochet à magie en bois et rotin surmonté d’un visage, des écorces d’eucalyptus décorées de la symbolique aborigène…
Dans une vitrine, un extraordinaire poisson reliquaire, en forme de requin, contenant un crâne de chef: il vient de l’île de Santa Ana, dans l’archipel des Salomon et accompagnait les jeunes dans leurs initiation à la pêche.
Nous voilà maintenant en Asie
Les collections du musée Branly complètent celles du musée Guimet, plus archéologiques, en présentant des objets issus de communautés villageoises. Les textiles y ont la part belle: superbes costumes de femmes miao, réalisés par les jeunes filles pour leur trousseau; manteau en peau de renne d’un chaman, originaire de Sibérie, couvertures de laine du Népal…
On peut aussi rêver devant le théâtre d’ombres de l’Inde, figurines translucides peintes sur du cuir et qu’on perçoit si fragiles.
Vous êtes plutôt Nouveau Monde?
Suivez le parcours chatoyant qui court du détroit de Béring à la Terre de Feu, de l’Amérique préhistorique à la culture des Indiens des plaines. La chasse, la mort, l’importance des peintures corporelles et des coiffes, les rituels magiques prennent vie sous nos yeux en Amazonie, chez les Amérindiens, les Marrons de Guyane, à travers le rituel du vaudou d’ Haïti, la danse du Diablada en Bolivie ou la symbolique du Mât de l’Ours au Canada.