Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux

Le blanc que portaient les religieux augustins du XIIIe siècle a marqué à jamais les esprits des habitants de la rue des Blancs-Manteaux, dans le quartier du Marais. Du monastère, il ne reste aujourd’hui que l’église. Mais son nom symbolise à lui seul la floraison des couvents à Paris.

À la faveur de la générosité de Louis IX, une nouvelle congrégation, les Servites de Marie, veut, elle aussi, bénéficier des bontés de Saint Louis. Elle obtient en 1258 l’autorisation de s’établir à Paris et, en 1263, de construire un monastère aux frais du saint roi. Ces moines, qui officient auprès des plus pauvres, font partie de ces nombreux ordres mendiants qui de développent au XIIIe siècle, comme les franciscains, les clarisses ou les Dominicains. Ils sont reconnaissables à leurs manteaux blancs, symboles de la virginité de Marie.

Mais leur existence est de courte durée : un concile qui se tient à Lyon en 1274 supprime les ordres mendiants qui n’ont pas été confirmés par le Saint-Siège. C’en est fini des Blancs-Manteaux…

La « chaire de la vérité » de l’église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux est un bijou de l’art baroque rococo. Datant de 1749, elle fut achetée par le curé de l’église lors de l’Exposition de l’Art et de l’Industrie qui eut lieu à Paris en 1864.

Les « mal nommés »

En 1298, Philippe le Bel donne le monastère ç un autre ordre mendiant, les ermites de l’ordre de Saint-Guillaume, les « guillemites ». Ceux-ci se distinguent par leur habit noir, et, pourtant, les habitants du quartier continuent à les appeler les « Blancs-Manteaux ».

En 1618, par la congrégation de Saint-Maur, les guillemites rejoignent l’ordre des bénédictins, et le monastère devient l’un des foyers de l’érudition mauriste. Au nom de la municipalité, la bibliothèque est saisie en 1791, pour former l’un des fonds les plus importants de la Bibliothèque nationale et des Archives nationales.

Du nouveau monastère, édifié de 1685 à 1690, il ne reste que le presbytère et l’église. Deux siècles plus tard, Victor Baltard restaure l’église et y ajoute une façade. Celle-ci provient de l’église des Barnabites, sacrifiée par le baron Haussmann lors du percement du boulevard du Palais sur l’île de la Cité.

Pour la Compagnie de Jésus

Vers 1580, les jésuites, issus du nouvel ordre religieux fondé par Ignace de Loyola en 1540, installent une maison professe à Paris – aujourd’hui occupée par le lycée Charlemagne-; les théologiens et scientifiques y affluent…C’est pour elle que, juste à côté, Louis XIII pose en 1627 la première pierre de l’église Saint-Louis – qui porte d’ailleurs dans un premier temps le nom d’église Saint-Louis de la maison professe des jésuites.

Le cardinal de Richelieu y célèbre la première messe le 9 mai 1641. Les nobles viennent écouter les sermons des prédicateurs : Madame de Sévigné assiste à tous les prêches. La Société de Jésus est supprimée en 1762 et, l’édifice, rendu au culte religieux en 1802.

C’est à cette époque qu’il prend le nom de « Saint-Paul-Saint-Louis », en souvenir de l’église Saint-Paul-des-Champs, dont il a repris la fonction d’église paroissiale. C’est dans cette église que Victor Hugo marie sa fille Léopoldine en 1843. Les bénitiers qu’il offrira pour l’occasion son toujours visibles dans l’église.