Arc de Triomphe

Voulu par Napoléon pour rendre hommage à la Grande Armée, consacré par Louis-Phillipe aux soldats de la Révolution et de l’Empire, il est devenu symbole national et participe désormais aux grands évènements de la vie du pays. C’est aussi le belvédère sur la plus belle perspective de la capitale.

Morceau de pierre sur un monceau de gloire« . Les mots de Victor Hugo s’imposent quand on contemple l’édifice, sentinelle solennelle et un brin démesuré en haut de l’avenue des Champs-Elysées.

Ses dimensions se posent là : 50 mètres de haut pour 45 de long et 22 de large. Jean-François Chalgrin, son architecte, avait vu grand : il s’est inspiré de l’arc romain de Titus, à Rome, les colonnes en moins. Il faut dire que la commande était impériale et donc incontournable. Mais Napoléon n’en verra jamais la réalisation, les travaux ayant été interrompus à sa première abdication, en 1814. Ils ne reprendront qu’en 1823 et l’édifice sera inauguré en 1836. Consolation post-mortem pour l’Empereur, ses cendres transiteront en 1840 par l’Arc de ses rêves avant de s’installer aux Invalides.

Du pied du monument, contemplez les sculptures immenses qui ornent ses piliers : seul celui de droite, La Marseillaise de Rude, véritable chef-d’oeuvre exaltant le courage de ceux qui s’engagent pour défendre la patrie ; celui de gauche, Le Triomphe de Napoléon, signé Jean-pierre Cortot, est très conventionnel et statique, tout comme les deux hauts-reliefs situés sur les piliers côté avenue de la Grande-Armée. Au-dessus, des bas-reliefs racontent les épopées napoléoniennes d’Austerlitz, d’Aboukir, d’Arcole.

A l’intérieur des piliers, des inscriptions gravées des victoires militaires de cette période tourmentée et les noms de près de 600 généraux et maréchaux.

N’y cherchez pas celui de Joseph Hugo, le père de Victor, il n’y figure pas, ce qui déclencha chez son fils une certaine amertume. Mais si le nom de Joseph fut oublié, le corps de Victor fut exposé une nuit durant pour ses funérailles nationales en 1885. Cet événement, tout comme l’inhumation du soldat Inconnu en 1920, l’inauguration de la Flamme en 1923 ou la Libération de Paris en 1944, sont racontés dans le petit musée situé dans la partie supérieure de l’Arc, qui narre ainsi par le menu les étapes de sa construction. Une visite qui permet de comprendre les liens qui unissent l’édifice, à l’origine voulu par un seul homme, à la Nation.

Après cette leçon d’histoire, il est important de prendre de la hauteur : la terrasse vous attend, à 284 marches au-dessus du sol. Un effort que personne ne peut regretter, quand il a devant lui la perspective qui mène au Louvre d’un côté, aux tours de la Défense de l’autre. Au total sept kilomètres qui signent une des plus belles échappées parisiennes.