Voltaire, génie impertinent

François Marie Arouet, dit Voltaire, a marqué le XVIIIe siècle et demeure une figure centrale de la mémoire collective française. Symbole des Lumières, il a puisé dans les salons mondains parisiens et chez les jésuites du collège Louis-le-Grand sa force évocatrice et provocatrice.

Très jeune déjà, Voltaire fréquent les salons littéraires parisiens où il prend plus de plaisir que dans l’exercice de son métier de clerc. Il amuse la Cour de contes et de divertissements, et le régent puis la reine lui accordent une pension. Cependant, à cause de son insolence et de son indépendance d’esprit, on l’accuse d’avoir rédigé des pamphlets contre le régent, il est emprisonné à la Bastille entre 1717 et 1718.

Impertinence et exil

En 1726, une dispute qui l’oppose au chevalier de Rohan-Chabot lui vaut un deuxième séjour à la Bastille. Au chevalier, qui manifestait son mépris pour ce bourgeois sans nom, Voltaire répond : « Mon nom, je le commence, et vous finissez le vôtre. » En effet, à la sortie de prison en 1719, l’écrivain prend le nom de Voltaire, anagramme de son nom Arouet LJ (Le Jeune), écrit en latin : AROVET LI.

Ses impertinences à l’égard du pouvoir lui attirent une série de disgrâces qui le poussent à l’exil dans divers pays d’Europe ou en province, en particulier à Ferney où il acquiert un château. À chaque retour à Paris, au 27, quai Voltaire – le qui ne prend son nom qu’en 1791- ou au 20, rue de Valois, Voltaire s’acquitte de petites missions diplomatiques à la Cour, ou s’initie aux finances et au commerce. À partir de 1756, il participe à l’écriture de l’Encyclopédie, un an plus tard il conçoit Candide.

Hommage à un ami très cher

Voltaire revient à Paris en 1778 pour s’occuper de sa tragédie Irène qui doit être jouée à la Comédie Française. Le peuple l’accueille avec un tel enthousiasme que certains historiens voient dans cette journée du 30 mars « la première des journées révolutionnaires ». Il s’installe à nouveau au 27, quai Voltaire chez son ami de jeunesses, l’homme politique Charles de Villette.

C’est lui qui prendra la liberté d’effacer à l’angle de l’hôtel qu’il possède, l’inscription « quai des Théatins » pour y inscrire « quai Voltaire », en déclarant : « C’est chez moi qu’est mort ce grand homme, son souvenir est immortel comme ses ouvrages ». L’écrivain y meurt le 30 mai, ses cendres sont transférées au Panthéon le 11 juillet 1791 après une cérémonie grandiose.