Maurice Chevalier, de Ménilmontant à Hollywood

Star du music-hall en France, star du cinéma hollywoodien des années 1930, Maurice Chevalier reste pourtant un éternel « gars de Ménimulche » gouailleur et charmeur. Avec son vibrato légendaire et son canotier, il a incarné le charme français.

À 12 ans, le « p’tit gars d’Ménilmontant » chante déjà, imitant les comiques de l’époque tels Dranem ou Polin. Il trouve bientôt quelques engagements dans les nombreux cafés-concerts, bistrots et petites salles de Paris ou de province qui accueillent ce type d’artiste, mais il peine à gagner sa vie.

Canotier et petits pas de danse

Maurice est beau garçon et ses efforts commencent à payer… Il décroche un rôle dans une revue au Parisiana, en 1903, puis se lance dans une tournée en province et en Europe où il gagne des galons. Très influencé par le music-hall britannique, il peaufine son jeu de scène, agrémentant ses chansons de fantaisies gestuelles et chorégraphiques.

Il s’initié à la boxe, travaille claquettes et pas de danse. L’élève dépassant le maître, Maurice Chevalier remplace Dranem à l’Eldorado en 1908. En 1909, il est engagé aux Folies-Bergère, véritable institution de music-hall à Paris, où il sera le partenaire de Mistinguett. Il se compose la silhouette qui sera la sienne jusqu’à la fin de sa carrière: smoking, canotier et petits pas de danse.

En route pour l’Amérique

Paris vit l’ébullition des années Folles, Maurice Chevalier interprète des refrains légendaires tels Dans la vie faut pas s’en faire, en 1921, ou Valentine en 1925,  son opérette Dédé fait un malheur. À l’aube du cinéma parlant, il part pour Hollywood en 1928. Le charme français opère, les Américains l’adorent. Il tourne une série de films avec Ernst Lubitsch. Lorsqu’il quitte les États-Unis en 1935, il y est désormais aussi connu que la tour Eiffel, et tout aussi incontournable.

Des chansons mythiques

En 1937, Maurice Chevalier triomphe dans la revue Paris en joie au Casino de Paris, puis, en 1938, dans Amours de Paris. À cette époque, il crée aussi quelques-unes de ses plus célèbres chansons : Prosper en 1935, Ma Pomme en 1936 ou Ça fait d’excellents Français en 1939. À la Libération, il est défendu par Marlène Dietrich et le poète Louis Aragon, contre certains qui l’accusent de collaboration. Le 1er octobre 1968, Maurice Chevalier monte sur la scène des Champs-Élysées pour faire ses adieux officiels.